Hiver actif

C’est officiel, il fait gris, humide, froid, sombre, et raw.
L’hiver peut encore tarder une douzaine de jours, mais à Bellefond, c’est décreté, il est arrivé.

Alors on se botte, on s’echarpe, on se gante, on s’emmitoufle et on part le dimanche vers midi, pour descendre sur les boulevards, dans la foule (qui s’enroule et se déroule, on est à Paris, bien sûr).
Tout le monde marche, même les toutes toutes petites filles, la poussette sert juste à transporter des sacs à main de Maman.

Et, en chemin, l’appétit se creusant (même si ce matin les enfants furent des anges et attendirent leur chocolat -“non, du lait au miel pour moi!” déclare Museau- jusque dix heures), la petite équipée s’arrête au Brébant, brasserie re-modernisée au design amusant et à la carte exagérée en tarifs, mais ils ont une table roonde en canapé en rond dans l’alcove, alors c’est idéal pour les museaux.
Club sandwich ou andouillette echalotes pour les seniors, oeuf dur mayonnaise, frites et encore de la mayonnaise (il en restait de l’assiette des oeufs) pour les juniors, voire goûtage d’andouillette pour Miaulette, sous les yeux révulsés (pour ne pas voir) de sa mère.

Repartir sous la pluie, se couvrant le nez et les oreilles, et remonter avant la grosse pluie pour retrouver la maison, enlever ses bottes, ses gants, ses écharpes, ses mitoufles(?), chauffer le lait et y mettre du chocolat (“non, du miel”), pendant que Papa allume un vrai feu de vrai bois dans la vraie cheminée. Ecouter la pluie qui tombe et trempe la ville dehors.

C’est l’hiver. On est bien dans la maison.
Dehors le vent souffle et la nuit tombe.
Et y a des gens se pressent aux caisses des Galeries La Fayette pour acheter encore des trucs et des choses et des canapoutz.

La logique sera un handicap pour ces enfants plus tard
Le Museau compte. Sans fin presque. Il se fatigue vers 150, fait une pause, puis parfois recommence depuis 1.
Il fait aussi des additions, des soustractions et tire des conclusions mathématiques de la vie de tout les jours. Illustration du fait : “(in petto) Mmmh, voyons voyons… Si Miaulette a eu la petite moitié de mon éclair au chocolat, si Maman mange un demi-eclair au chocolat, si Papa mange un demi-éclair au café. (à voie haute) Papa, j’ai encore faim, il reste de l’éclair au café? Il doit aussi y avoir du chocolat je pense”

Le truc, c’est qu’une telle aptitude à la logique risque de desservir le Museau plus tard. Il faudra lui désapprendre tout ça, une pensée construite et argumentée rique de le mettre en porte-à-faux dans notre monde moderne. (En plus, c’est lourd, on avait bien planqué les éclairs de rab)

Leave a Reply