Des bruits tard dans la nuit

Il est tard. Il fait doux, l’arrosage de la pelouse vient de se finir, de dehors monte une humidité verte et des bruits de gouttes qui tombent des feuilles.
La maison est grande, et trois personnes seulement l’occupent en cette semaine de vacances de Pâques.
Vous regardez vaguement sur Interweb les dernières bêtises de l’audace sécurisée, tout en lisant de vieux romans retrouvés dans une chambre qui ne fut jamais vraiment la votre.
Le silence regne encore, mais des petits sons le dérangent à peine…

Des bruits: des rires étouffés, de petits pépiements, des chuchotements, des claquements de langue; qui proviennent du bout d’un grand couloir.
Sur la pointe des pieds, vous vous avancez, silencieux, doucement.
Le Museau, sur le bord de son lit, le nez collé à la treille du lit d’enfant où repose la Miaulette, lui envoie des bisoux-qui-volent, lui dit des choses douces, lui claque des baisers sur la main qu’elle pousse contre le tissu.
Elle répond par des bises de la main, de petites onomatopées douces et des rires discrets.

“Eh beh, qu’est ce que c’est que ça? On ne dort pas?”, vous exclamez vous, mi-sévère mi-complice.
“Pah-paah” vous répond la Miaulette. Et le Museau d’enchaîner “Je lui fais plein de bisoux parce que je l’aime”.

Deux enfants vous sourient, les yeux rieurs. A ma droite, Pasha, 4 ans , à ma gauche, Miaulette, 17 mois. Frère et soeur, mignons comme des coeurs.
Vous repartez tandis que le conciliabule continue doucement, les éclats ténus de ces rires tout bas vous laissent marcher sur des nuages.

Profitons-en, l’adolescence aura peut-être besoin de ces tendres souvenirs qu’on aura pensé avoir rêvés…

En attendant, repassons nous les (quelques) images de la journée qui se finit…

Proust façon puzzle

Proust façon puzzle… c’est le résultat probable que vous obtiendriez si vous faisez, comme cet auteur, l’erreur de laisser une infante de 16 mois d’âge se servir seule de sa (trop grande) cuiller pour dîner de ses pâtes alphabet comme une grande.
Au sol ce soir dans la grande cuisine de la Fenestrelle, le chapitre trois de “A la recherche du temps perdu”, mais plutôt après que le typographe ait trébuché en portant ses galées que dans sa mise en page originale.
Donc elle mange seule (enfin, seule, elle se fait accompagner de ses pantalons, de
Sinon, il fait toujours aussi beau, le parc Borély a toujours autant de canards, de poules et d’oies, et on peut y louer des voitures-vélos, pour la plus grande joie de Miaulette qui croit que c’est bien elle qui conduit (elle crâne et apostrophe les piétons).
Entre les matins qui traînent et les siestes qui durent, on n’aura toujours vu la mer que de loin. Mais demain, trempage de petons matutinal, avant le cagnard.


Chroniques du jour 3

Marseille, Museaux without a Mother

Les enfants sont mignons, charmeurs, délicieux, beaux, équilibrés, insouciants, mis surtout ils sont … épuisants.
Surtout qu’un papa n’aura jamais l’énergie, la résistance, la patience et les talents d’organisation d’une maman.
Faire des ponts avec des bouts de bois ou taper dans un ballon, c’est un peu le summum des capacités d’un papa.
Mais arriver à les coucher à heure fixe, avoir le repas prêt juste avant que la faim ne crie, savoir comment les occuper au parc sans le leur faire traverser trois fois à la recherche des activités idoines (et lorqu’on trouve, il est temps de rentrer), leur donner ce qu’il faut de petits gateaux pour tromper la faim sans obérer l’appétit du repas suivant, savoir caser toutes ses activités personnelles durant la sieste, arriver à faire des courses avec deux mineurs et un éléphant, savoir servir des purées à la bonne température, etc… Tout cela, il semble qu’il faille un deuxième chromosome X pour arriver à le faire.

La seule chose à peu près gérée… La prise de risque (Miaulette seule en haut d’un toboggan) et la prise de vue (Miaulette descendant le toboggan)…


Les preuves en images qui bougent pas ici >