Cher Monsieur Renault


A Monsieur,
Monsieur Renault comme les voitures
A Boulogne-Billancourt, faire suivre

Cher Monsieur Renault,

Tu dois t’en souvenir, l’année dernière, Papa et Maman t’ont acheté la grosse voiture à nous noire.
On l’appelle Scénic, je crois qu’elle s’appelle Mégane.
Elle est très chouette.
Elle roule bien vite mais pas trop vite sinon j’ai peur.
Miaulette ne vomit presque plus dedans, c’est bien plus agréable, il faut le dire.
La clim’ marche bien, comme ça on n’a pas trop chaud quand on va à la maison de Marseille.

Hier, on est parti, moi, Miaulette, Maman et Papa, à un barbequouilly à la campagne, chez des amis de Maman et Papa, qu’ils ont une fille qui est petite comme Miaulette, et elle s’appelle Agathe.

Papa et Maman ont démarré la voiture, ils ont dit tiens il faudra acheter de l’essence, ils ont regardé le GPS et on a roulé sur l’autoroute.
Puis ils ont roulé sur la campagne, moi j’ai vu plein de campagne. Mais comme c’est la Brie champenoise, c’est plutôt des champs et des champs, sans vaches et tout, alors on a continué à rouler.
Jusqu’au moment où Papa il a dit qu’on pouvait plus continuer à rouler.
Et qu’il allait essayer de poser le Scenic en douceur, mais accrochez vous bien parce qu’on n’a plus de moteur. En fait il s’est arrêté sur une petite route sur le coté de la D231. Et il a dit à Maman qui rigolait un peu en se demandant pourquoi on s’arrêtait alors il a dit tu te souviens quand on est parti on a dit il faudra prendre de l’essence et puis on en n’a pas pris et bien voila il aurait fallu en prendre et on n’y a pas pensé et la voiture n’a rien dit et là le moteur s’est coupé alors qu’on était à cent kilometres heures (je crois c’est très vite parce que les routes de campagne c’est quatre vingt dix mais j’ai rien dit à Papa) et j’ai du vite vite me poser en douceur dans un champ mais heureusement c’est pas un champ mais une route qui amène au lieu-dit “La Brosse”.

Papa il a dit qu’il était très en colère contre Monsieur Renault et il a dit c’est pas normal que la voiture dise juste au départ qu’il reste moins de soixante dix kilometres d’auto-noémie et qu’après la voiture elle ne dit plus rien et que même quand on arrive à la fin de l’essence elle ne nous alerte pas en faisant bibibibip attention bientôt plus d’essence pour avancer bibibibip.

Papa et Maman, ils ont dit qu’ils n’étaient pas fiers d’avoir complètement oublié l’essence, mais que la voiture c’etait dangereux qu’elle ne rappelle pas qu’il ne restait plus d’essence et qu’ils voulaient écrire à Renault alors voila.

Des dames très gentilles qui se rendaient au lieu-dit La Brosse, ou peut-être à Cucharmoy je ne connais pas bien la région, se sont arrêtées et elle sont demandé si il y a quelque chose qui ne va pas, et oui la station d’essence il y en a une à Provins, et hop montez on y retourne pour vous y emmener et Papa est parti avec ces dames et on a attendu dans la voiture et Maman elle a appelé des amies au téléphone pour rigoler et il y avait plein de mouches dans les champs autour parce que les fermiers ils ont mis des crottes dedans et quinze minutes plus tard les dames de la campagne étaient de retour avec Papa et il avait un jerrycan et il sentait l’essence car il s’en était renversé dessus, mais c’est pas grave, et il a pu nourrir la voiture qui a fait gloup gloup gloup car elle avait soif, et puis on a regardé le GPS et on est parti pour faire les onze kilomètres jusqu’au barbequouilly et en fait il y avait plein de plats de salades et de choses super bonnes et c’était pas un barbequouilly mais de toute façon on était en retard alors j’ai rien dit et j’ai fait du vélo dans le parc tout l’après midi.
Et même j’ai tiré au pistolet à plomb.

Voilà. Donc Monsieur Renault, il faut changer tes voitures parce qu’il n’est pas normal que l’auto-noémie ne s’affiche plus en dessous de soixtante-dix kilomètres et que il faudrait des alertes régulières pour rappeler aux gens distraits qui ont des enfants trop mignons assis derrière et qui n’ont jamais envie de faire pipi et du coup on ne s’arrête jamais dans les stations à service, pour leur rappeler que la voiture bah elle a presque plus d’essence puis quand elle en a plus du tout elle devrait dire là tout de suite arrêtez vous sur le bord vite avant qu’il soit trop tard.

Sinon c’est hyper dangereux et mon Papa il est hyper fort et il a vachement bien controlé l’atterrissage, parce que sans moteur la direction est plus trop à citer et le freinage devient trop dur à faire.

Alors attention, Monsieur Rnault, sinon on achetera du japonais, ça c’est ce que Papa a dit, je serais toi je ferais gaffe.

Le Museau

Ils se sont mariés!

Camille la fille et Dominique le mique sont aux yeux de la loi Femme et Mari.
Ils leur restent encore à échanger des voeux dans un cadre plus solennel, mais ils se doivent, d’ores et déjà, mutuellement fidélité, secours, assistance.
En images: par là.
En attendant, les museaux ont une nouvelle tante à l’état-civil. Tante Camomille. Elle est super cool.

Sans nouvelles des museaux depuis un mois…

On serait en droit de s’inquiéter, si l’on ignorait que les museaux ont fui la grisouillade parisienne pour aller chercher l’altitude de la Vanoise, puis le soleil massilien.
On bronze, on dort, on graille, on se repose dans la grande bastide de la traverse.
Les platanes proposent leur ombre, le vent rafraîchit la pelouse, et les transats sont mis à contribution de façon intensive.
Dans les étages, derrière les volets en espagnolette, on fait de longues siestes pendant qu’au dehors un soleil cagnarde la ville.

Parfois on va faire du vélo au Parc Borély, ou on pousse jusqu’à la plage de l’escale, loin, à au moins dix minutes de soleil.

Le ouiquende dernier, on est allé en Vésubie, sous le Mercantour, prendre un peu de hauteur au dessus de Nice, chez Rosa et Solal. Puis en redescendant, on a regardé la côte d’Azur, villas campings embouteillage mer bleue vendeurs de piscine chaises de jardin, on s’est arrêté chez Victoria&Ariane, stars de la Côte en villégiature, et on a bu du vin Cassidin, petits souvenirs.

Et nous revoici-voilà dans la Bastide. Il fait doux, un peu d’air et les grillons qui grillonnent.

Belle épine

Il sera dit que le foyer des museaux ne sait vraiment pas générer des évènements d’urgence médicale dignes de ce nom…

Ainsi, samedi soir, un Museau en Smart et sa maman auront passé deux heures (surtout d’attente) à Saint Vincent de Paul (bonne adresse, on recommande) pour déloger… une bête épine de rosier qui s’éetait logée (et cassée) dans le cou de pied d’un petit garçon qui, dans l’après midi, avait trouvé malin de filer de grands coups de tatanes à un buisson raccorni et désséché, lequel arborait de longues et vicieuses épines sèches et cassantes, signes flétris d’une gloire passée de massif aux grosses roses rouges… Ca fait mal, sur le coup.

Le chirurgien au départ n’avait pas jugé nécessaire l’anesthésie locale, diagnostiquant tout au plus un petit caillot et pas de reliquat d’aiguille.
Mais par acquit de conscience, et avec un petit bistouri bleu, il procédait par la suite à une nette entaille pour déloger (si l’on en croit une mère digne de foi et peu impressionnable) près d’un demi-centimètre de pointe sèche et courbée, logée profond sous de la tendre peau de Museau. Pendant ce temps, l’enfant hurlait. Tenu par une interne gentille et une mère semi-défaillante.

Miaulette dormait tranquillement, lorsqu’après deux tours de Paris, et plusieurs visites de pharmacies de gardes en cours de fermeture, le Museau et sa maman regagnèrent le terrier. Sinon, elle aurait pu échanger des souvenirs de guerre avec son frère, elle qui dut aussi se faire déloger au scalpel et à vif une petite écharde de 3 millimètres, du dessous d’un doigt.

Quelles aventures.
Les urgences, de toute façon, ne peuvent pas prendre au sérieux des gens qui arrivent avec carte vitale et carnet de santé de l’enfant, enfant qui lui-même ne présente aucun traumatisme apparent, ni même vêtements ensanglantés.

En même temps, si on doit passer pour des touristes à chaque fois qu’on rend visite aux urgences pédiatriques, moi, personnellement, vu que je ne suis pas là pour battre le record d’éclatement d’arcade sourcillière ou d’ingestion de corps étranger, ce genre de banalité dans l’accident, ça me sied.

On est lundi soir, dans une chambre d’enfants, on entend des conversations et des rires, et là, un petit garçon vient de déclarer péremptoirement qu’il allait faire pipi, Violette, et qu’il revient tout de suite, et pendant les trois minutes de son absence, il a dû répondre aux interrogations pressantes de sa soeur, oui je reviens, attends moi, je suis aux toilettes.
De retour dans leur chambre, c’est embrassades et retrouvailles, comme après une longue absence.
Il va falloir aller faire la grosse voix, pour remettre un peu d’ordre dans tout celà, IL-FAUT-DOR-MIR!
Mais pas tout de suite, pas tout de suite…

Courrier de Vacances

Toulouse le jeudi 14

Chers papa et maman,
Nous n’avons pas pu nous parler tout à l’heure alors je vous fais un résumé de la journée.
Je suis allé voir un beau château à Carcassonne et j’ai eu une super épée de chevalier.
En rentrant j’ai aidé Gérard à planter des rosiers, il a beaucoup travaillé.
Tout va bien, je vous embrasse très fort,XXXXXXXXXXXXX
Sasha

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A Monsieur,
Monsieur Sasha B.,
Aux Bons (très bons) Soins de sa Mamoune
—–
Paris, le jeudi 14 juin,

Cher Sasha,
Ce soir je suis rentré tard du travail. C’est dommage que la caméra n’ait pas marché lorsque votre maman, qui me parlait en vidéo au travail, a essayé de vous inviter dans la conversation, car vous m’auriez vu vous parler depuis mon bureau.
En même temps, ce n’est pas grave, je n’aurais jamais du être à mon bureau après 20h.
Que ne ferait-on pas pour avoir un iPhone…

En parlant de vous voir sur un ordinateur pour vous parler, Miaulette trouve ça très amusant quand vous tirez la langue à la caméra, mais moins amusant quand vous vous cachez derrière le canapé de la maison de Toulouse.
Parce que, quand vous êtes caché derrière le canapé de la maison de Toulouse, on ne vous voit plus sur l’iMac de la maison de Paris.
On ne voit que le canapé de la maison de Toulouse, et c’est moins agréable qu’un petit Museau rigolo.

Les photos de votre Mamoune sont très chouettes, et j’imagine que le grand château fort de Carcassonne a du fortement vous impressionner.
Les enfants qui ont le droit de jouer aux chevaliers dans un aussi grand château sont des enfants qui ont beaucoup de chance.
J’aurais bien aimé le visiter moi aussi, ça fait très longtemps que je ne l’ai plus vu.
En tout cas, l’épée qu’on vous a offerte est digne d’un grand chevalier.

Il est tard et votre Maman dort très fort, et Miaulette aussi.
Miaulette a très mal aux dents car elle se transforme en loup: ses canines sont en train de pousser et ça lui donne un peu de fièvre, et mal à la bouche.
Ca la fait un peu beaucoup pleurer et elle n’aime pas du tout ça.
Alors aujourd’hui, elle est allée avec Aïcha voir Gazo, le super docteur.
Et le docteur a en effet dit que c’était à cause de ses dents qu’elle pleurait.
Mais que pour les dents on ne peut rien faire:
on ne peut pas appuyer dessus pour qu’elles sortent pas, parce que c’est ça qui fait mal, quand elles n’arrivent pas à sortir.
Et qu’on ne peut pas tirer dessus pour qu’elles sortent plus vite, parce que comme elles ne sont pas sorties, et bien, on ne peut pas les attraper pour tirer dessus.
Alors il faut attendre (avec des bouchons dans les oreilles pour les parents, et du courage pour votre soeur).

Sinon, votre nounou s’ennuie de vous, mais se régale de s’occuper de Miaulette toute seule pour elle.
Et votre maman s’ennuie beaucoup de vous.
Et votre soeur s’ennuie un peu beaucoup à la folie de vous et appelle pour vous trouver. Et dit “ooh” sur un ton triste quand on lui dit que vous n’êtes pas là.
Et à moi aussi, bien sûr vous, manquez beaucoup.

Il parait que samedi vous allez conduire un grand avion pour rentrer à Paris?
En tout cas, on m’a dit que vous alliez prendre un avion tout seul.
Moi, je veux bien.
Mais je trouve que vous êtes un peu petit pour vous occuper tout seul d’un grand avion. Surtout un Airbus (comme au salon du Bourget).
Je préfèrerais que vous vous fassiez accompagner d’un commandant de bord et de quelques hôtesses et aussi de quelques autres personnes.
Le commandant de bord, ce serait pour vous relayer quand vous serez fatigué de piloter.
Les hôtesses c’est pour vous servir un jus de fruit.
Les autres passagers c’est pour rentabiliser le voyage. Et parce que comme ça vous aurez une audience.
Quand aux hôtesses, soyiez très gentil avec elles (surtout si elles sont jolies).

Mon Museau, je vais me coucher et vous fais un gros bisou. Amusez vous bien dans la maison de Toulouse. Et à très vite.

Papa

PS: les autres photos que ma Maman nous a envoyé de vous ont très jolies aussi. Je les remets ci dessous pour les admirer encore.

“Comme le temps passe”


“J’entreprends aujourd’hui une tâche qui sera vraisemblablement assez longue et assez difficile.”
… écrivait en 1937 Robert Brasillach.
Avait-il l’intention de tenir un journal en ligne de la vie des Museaux ?
(non, il allait écrire un des plus jolis romans de l’avant guerre, quelque chose qui aurait tout de même un peu plus de tenue que ces pages electroniques qui vous distraient par le moyen de la narration de diverses péripéties muselières).

En tout cas, ici, cette tache longue et peu aisée de savoir donner des nouvelles régulières semble un peu délaissée.
On travaille beaucoup du côté maternel, on s’interroge professionnellement du côté paternel, tandis que la génération montante continue à grandir et forcir, et à occuper les parents, qui finalement ne savent plus trouver le temps de coucher trois mots sur une fenêtre de brouteur internet.

Et ce soir il faudra être bref, il est déjà nuit tardive, et tout le monde dort, après de folles galopades et jeux dansl’immeuble, puisqu’il y avait fête de voisinage à Belfon, et que l’on mit tables et tréteaux dans la grande cour, et que chacun vint apporter un peu d’ambiance et beaucoup de victuailles.
L’initiative de ChaTigresse et sa comparse aujourd’hui exilée à London tient la route, troisième année je crois, merci Athanase de cette idée maligne.
Il n’a pas plu (un défi, vu les antécédents de cette fin de mai), les enfants ont joué comme des fous, on a papoté, bu, grignoté, et l’été arrive à grand pas, on dirait.

La photo en illustration n’a aucun rapport, si ce n’est de vous faire voir comment une Miaulette et un Museau peuvent voir leur cerveau complètement paralysés par un écran de téléviseur. Réalisé sans trucage, avec sans doute l’aide d’un DVD de Barbapapa et d’une chaise en osier Ikea.

Grande…

…mais ch*ante.
Mais grande.
Mais ch*ante, alors.

Depuis dimanche (il pleuvait, il a fallu s’occuper, on a monté de l’Ikea) la Miaulette dort dans un grand lit.
Enfin, grand. Comme le lit du Museau. Ou celui des cousines. Ikea, blanc, 1m60.
C’est sûr, quand on mesure encore moins de 90 cm, on peut se sentir perdue.

Mais celà étant, la fillette en question refuse de se coucher à son heure depuis une semaine, donc les parents se sont dit “si elle doit gueuler toute la soirée, autant que ce soit pour une bonne raison”.
Donc depuis deux soirs, les deux enfants dorment dans deux lits jumeaux.
Sauf que durant une demi-heure, Miaulette hurle telle la pauvre fille abandonnée qui peut pas dormir qui est martyrisée qui est toute seule qui est sans son frère, qui veut pas dormir etc.

Puis Sasha vient rejoindre son lit à lui, et c’est alors petits rires, éclats chuchotés, rigolade en chuchotis.

Pauvre Poitou…


… Enfin, faut bien qu’elle aille quelque part, la miss Poitou Charente sourire colgate maxillaires serrés.
Les souris sont pas mécontentes ce soir.
Bah oui. C’est la fin de l’agression perpétuelle contre la grammaire et la syntaxe, des pétitions de principe et des phrases sans queue ni tête.
Ca va nous faire des vacances, mais aussi, finalement, peut-être va-t-on s’ennuyer?
Maintenant, faut aller coller au train de l’impétrant, qu’il nous mette tous au boulot, et qu’il reste dans la ligne de vraies convictions, pas de la girouette politicarde… (Ok, je sais, c’est pas gagné vu le système qu’on appelle démagocratie en place)
En attendant, champagne rue de Bellefond, pour fêter la joie du Poitou-Charente qui récupère sa meilleure présidente (auto-proclamée) de son histoire.
(Et, passque on est quand même des sales bourgeois réacs, on embrigade les enfants et on leur fait chanter “Nikozy, oui oui! Ségoyal, mal mal!”)

Des bruits tard dans la nuit

Il est tard. Il fait doux, l’arrosage de la pelouse vient de se finir, de dehors monte une humidité verte et des bruits de gouttes qui tombent des feuilles.
La maison est grande, et trois personnes seulement l’occupent en cette semaine de vacances de Pâques.
Vous regardez vaguement sur Interweb les dernières bêtises de l’audace sécurisée, tout en lisant de vieux romans retrouvés dans une chambre qui ne fut jamais vraiment la votre.
Le silence regne encore, mais des petits sons le dérangent à peine…

Des bruits: des rires étouffés, de petits pépiements, des chuchotements, des claquements de langue; qui proviennent du bout d’un grand couloir.
Sur la pointe des pieds, vous vous avancez, silencieux, doucement.
Le Museau, sur le bord de son lit, le nez collé à la treille du lit d’enfant où repose la Miaulette, lui envoie des bisoux-qui-volent, lui dit des choses douces, lui claque des baisers sur la main qu’elle pousse contre le tissu.
Elle répond par des bises de la main, de petites onomatopées douces et des rires discrets.

“Eh beh, qu’est ce que c’est que ça? On ne dort pas?”, vous exclamez vous, mi-sévère mi-complice.
“Pah-paah” vous répond la Miaulette. Et le Museau d’enchaîner “Je lui fais plein de bisoux parce que je l’aime”.

Deux enfants vous sourient, les yeux rieurs. A ma droite, Pasha, 4 ans , à ma gauche, Miaulette, 17 mois. Frère et soeur, mignons comme des coeurs.
Vous repartez tandis que le conciliabule continue doucement, les éclats ténus de ces rires tout bas vous laissent marcher sur des nuages.

Profitons-en, l’adolescence aura peut-être besoin de ces tendres souvenirs qu’on aura pensé avoir rêvés…

En attendant, repassons nous les (quelques) images de la journée qui se finit…

Proust façon puzzle

Proust façon puzzle… c’est le résultat probable que vous obtiendriez si vous faisez, comme cet auteur, l’erreur de laisser une infante de 16 mois d’âge se servir seule de sa (trop grande) cuiller pour dîner de ses pâtes alphabet comme une grande.
Au sol ce soir dans la grande cuisine de la Fenestrelle, le chapitre trois de “A la recherche du temps perdu”, mais plutôt après que le typographe ait trébuché en portant ses galées que dans sa mise en page originale.
Donc elle mange seule (enfin, seule, elle se fait accompagner de ses pantalons, de
Sinon, il fait toujours aussi beau, le parc Borély a toujours autant de canards, de poules et d’oies, et on peut y louer des voitures-vélos, pour la plus grande joie de Miaulette qui croit que c’est bien elle qui conduit (elle crâne et apostrophe les piétons).
Entre les matins qui traînent et les siestes qui durent, on n’aura toujours vu la mer que de loin. Mais demain, trempage de petons matutinal, avant le cagnard.


Chroniques du jour 3

Marseille, Museaux without a Mother

Les enfants sont mignons, charmeurs, délicieux, beaux, équilibrés, insouciants, mis surtout ils sont … épuisants.
Surtout qu’un papa n’aura jamais l’énergie, la résistance, la patience et les talents d’organisation d’une maman.
Faire des ponts avec des bouts de bois ou taper dans un ballon, c’est un peu le summum des capacités d’un papa.
Mais arriver à les coucher à heure fixe, avoir le repas prêt juste avant que la faim ne crie, savoir comment les occuper au parc sans le leur faire traverser trois fois à la recherche des activités idoines (et lorqu’on trouve, il est temps de rentrer), leur donner ce qu’il faut de petits gateaux pour tromper la faim sans obérer l’appétit du repas suivant, savoir caser toutes ses activités personnelles durant la sieste, arriver à faire des courses avec deux mineurs et un éléphant, savoir servir des purées à la bonne température, etc… Tout cela, il semble qu’il faille un deuxième chromosome X pour arriver à le faire.

La seule chose à peu près gérée… La prise de risque (Miaulette seule en haut d’un toboggan) et la prise de vue (Miaulette descendant le toboggan)…


Les preuves en images qui bougent pas ici >

De nouvelles nouvelles…

… oui parce que les anciennes nouvelles ça commence à dater.

En bref, faisons court et rapide, vite. Pressons pressons.

La ChaTigresse se pourlèche dans son nouveau travail, où conclusions et documents sont rendus par elle à la vitesse de l’éclair et à la satisfaction de la boss.
Du coup, elle s’engrippaille mais continue de travailler, fièvreuse et sous antibiotiques (Les antibiotiques c’est pas fantomâtique), l’air de rien, solide et professionnelle (avant que de fondre dans un bain chaud le soir)
Pour se reposer, certain soir, elle va écouter chanter un mossieur de quand elle portait encore des barboteuses. Hier soir, à Bercy, pour son dernier concert. 17 000 personnes, âge moyen 40 ans sans doute. Et au milieu, ChaTigresse, avec sa double fièvre de fan et de grippée. Sympa. Si si. Lunettes et cheveux de paille, comme vous l’iimaginez.

Le Museau fait aussi sa grippe, tranquillement, mauvaise toux et température presque normale (peut mieux fièvre, tout de même).
Il vieillit aussi, et sait maintenant compter jusque 4. Son âge depuis une semaine. Les vols UM sont au coin de la rue.

La Miaulette se content d’avoir un runny nose et de rester au bord de la grippe, sans y basculer, la coriace. Elle marche, raconte des tas de trucs, danse, se cache, rigole, et nous fait tous marrer. Sûr, un peu comme pour la Ségolette, on ne comprend rien à ce qu’elle dit, mais tout de même, on préfère son sourire, il est sincère et ses yeux pétillent.

Le Gravier fait de la présence. Et en oublie de poster sur ces pages…

Voila, vous savez tout, ou presque, vous ne savez rien, en fait, il y aurait tant à dire…
… Sur le goûter d’anniversaire familial du Museau, où vinrent ses deux arrières grands-parents, bonpied bon oeil, et où deux énormes gateaux furent pour partie engloutis par une Miaulette insatiable et barbouillée de chocolat;

… Sur les blagues du Museau, qui ce soir vous soutient pendant une demi-heure, alibi à l’appui et inventions imaginatives à la rescousse, que, non, ce matin il ne s’en fut pas à l’école, mais allait avec Maman faire du shopping buissonnier;

… Sur les menus de Miaulette, lesquels maintenant doivent être identiques, i-den-tiques, à ceux du Museau, sinon je crie, moi aussi je veux du steack et des épinards;

… Sur les élections, mais bon, il y a des blogs et des journals pour ça, on va pas vous déprimer non plus. Seulement, maintenant le Museau il vous reconnait un candidat à deux cent mètres, c’est un expert. Il reconnait aussi les présidents sortants, mais change de chaîne car il n’aime pas le vide;

… Sur les déboires du Museau de Belfon, qui écrit Gravier avec deux P et deux A: “bah, oui, c’est ton nom, ça”.
Oui, le Museau en chef écrit, un peu, des impressions fugaces, des poèmes courts, le plus connu s’intitule “fffffhhghghhhhhyyyyyyddddggsgggssssss”, des textes surréalistes et dadaistes, ou encore son prénom et celui de sa soeur, tout ça sur son ordinateur personnel. Si vous recevez un jour un mail commençant par “ddddddddddddbbbbvvbfbfjfgogokggkgkgjrrejr”, c’est de lui aussi;

… Sur le printemps qui revient, et tandis que tout le monde semble se traîner le myxovirus influenzae, dehors il fait si beau, il fait si chaud, le ciel est bleu et on respire;

… Sur le fait qu’on a enfin confié Pétronille à un nouveau propriétaire aimant et attentif;

… Bref, notre vie continue, et vous n’en savez rien ?
Pas si grave, c’est pourtant que vous vivez la vôtre, de vie, et elle est pas mal chouette, non ?.

Prochain bulletin d’information selon évolution de la situation.
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant.

(Si, si. Sasha a appris 1) à faire des photos, 2) à taper sur un clavier, donc maintenant on le forme au poste de log-keeper.)

PS:
si ce billet vous semble un peu long et confus, c’est lié à un mauvais timing. J’aurai du couper la télé, je n’arrive plus à penser clairement quand Môman parle.

Museau gone to the country…

Le Museau lui est en vacances.

Lundi soir: “- Sasha c’est ton Papa au téléphone, tu veux lui parler?”
“- Non merci GrandPas”

Mardi soir: “- Sasha c’est ta Maman au téléphone, tu veux lui parler?”
“- Non merci Moune”

Mercredi soir: “-Sasha, tu veux parler à Violette?”
“-Oh oui!”

Au moins, il est bien élevé, et il aime sa soeur.

Avocat à la petite semaine…

… maladive le grand ouiquende.

Ce ouiquende, donc, qui aurait du se passer à herboriser à Champère.

Au lieu de quoi, fidèle à son principe de “Libérale de profession, mais professionnelle sans liberté” (ou une autre formule du genre, je ne suis pas le roi des slogans de campagne), la Chatigresse sombra vendredi à 14h (pas avant, elle plaidait) sous les coups d’une angine bactérienne, se réfugia ensuite dans son terrier de Belfon auprès de ses museaux et éteignit la lumière pour attendre le médecin, telle une pauvre bête blessée.
Le médecin arriva telle une cavalerie nonchalante, à peu près à l’heure où notre équipage aurait du se lancer sur les routes de France, vers le Nivernais et Champère, soit environ cinq heures après qu’il eut été appelé.
Et diagnostiqua que la Chatigresse était malade. Merci bien, on s’en doutait.
Vraiment malade, elle eut même le droit à des antibiotiques (pourtant, c’est pas automatique à ce qu’il parait.)
Qu’un coursier solitaire alla chercher chez l’herboriste de la place Cliché.
(comme quoi finalement on herborise un peu ce ouiquende)

On éteignit les lumières, la maison Belfon ne quitta point Paris.

Paris que les museaux parcourirent de long en large samedi, prenant le métro avec poussette, marchant à travers le Beau bourg, déjeunant au restaurant du Tambour, rentrant pour faire la sieste (Museau poussa Miaulette pour aider le Papa qui fatiguait), et ressortant pour faire le Champion.

Pendant ce temps, un gros fauve alangui dormait sur le canapé du salon, tous rideaux fermés.

Dimanche, aller retour en Scenic roadway, Paris Nevers en 3h de temps, belle moyenne, pour déposer un petit garçon à qui on ne peut refuser une semaine de campagne champèroise. Avec des semi-cousins joyeux et de la grand-parentèle attentive.

Pendant ce temps, un gros fauve alangui regardait des télévisions sur le canapé du salon, tous rideaux fermés.
La maladie féline ne dure que le temps d’un week-end, et même si jusque mardi matin on fut fiévreuse et faible, il fallait plaider lundi, ce qui fut fait.

Des collaboratrices malades seulement le ouquende, y a des cabinets d’avocats qui ne connaissent pas leur chance.

Marche forcée

Bon, et bien, en fait, la Miaulette cachait bien son jeu. Elle SAIT marcher. Elle est juste extrêmement flemmarde. Voilà tout.
Faut donc la mettre debout au milieu du salon pour qu’elle consente à accomplir les pas salvateurs qui la mènent jusque dans vos bras.
Maintenant, cette marche forcée est possiblement qualifiable de cruauté envers un bipède mineur. On va consulter des juristes spécialistes de la petite enfance…

Sinon, Miaulette danse avec sa poussette, tourne en rond dans le salon avec une McLaren miniature dans laquelle sont installés des éléphants (“Dédééééé!”) et des poupons (“bébéééé!”). Elle joue aussi avec des petites voitures de pompier et tape avec un marteau en plastique sur des clous en plastique…