Il est tard. Il fait doux, l’arrosage de la pelouse vient de se finir, de dehors monte une humidité verte et des bruits de gouttes qui tombent des feuilles.
La maison est grande, et trois personnes seulement l’occupent en cette semaine de vacances de Pâques.
Vous regardez vaguement sur Interweb les dernières bêtises de l’audace sécurisée, tout en lisant de vieux romans retrouvés dans une chambre qui ne fut jamais vraiment la votre.
Le silence regne encore, mais des petits sons le dérangent à peine…
Des bruits: des rires étouffés, de petits pépiements, des chuchotements, des claquements de langue; qui proviennent du bout d’un grand couloir.
Sur la pointe des pieds, vous vous avancez, silencieux, doucement.
Le Museau, sur le bord de son lit, le nez collé à la treille du lit d’enfant où repose la Miaulette, lui envoie des bisoux-qui-volent, lui dit des choses douces, lui claque des baisers sur la main qu’elle pousse contre le tissu.
Elle répond par des bises de la main, de petites onomatopées douces et des rires discrets.
“Eh beh, qu’est ce que c’est que ça? On ne dort pas?”, vous exclamez vous, mi-sévère mi-complice.
“Pah-paah” vous répond la Miaulette. Et le Museau d’enchaîner “Je lui fais plein de bisoux parce que je l’aime”.
Deux enfants vous sourient, les yeux rieurs. A ma droite, Pasha, 4 ans , à ma gauche, Miaulette, 17 mois. Frère et soeur, mignons comme des coeurs.
Vous repartez tandis que le conciliabule continue doucement, les éclats ténus de ces rires tout bas vous laissent marcher sur des nuages.
Profitons-en, l’adolescence aura peut-être besoin de ces tendres souvenirs qu’on aura pensé avoir rêvés…
En attendant, repassons nous les (quelques) images de la journée qui se finit…