Le Gravier est pas content du tout, mais alors pas content du tout.
Ce n’est pas parce que, pour la troisieme fois consecutive, le dossier d’appartement des souriteurs a été refusé (deux salaires bien décents, deux cautions bien solides de la part de paternels tous deux directeurs dans leur boite, des photocopies de feuilles d’imposition et de taxe d’habitation et de bulletins de salaire dans tous les sens, etc. C’est à n’y rien comprendre), ce n’est pas parce qu’il pleuvait à torrent lorsqu’il s’est frayé un chemin dans la ville embouteillée sur son deux roues, ce n’est pas parce qu’il faut déposer un n-ième dossier pour un appartement qui n’est pas si terrible mais bon il n’y a pas le choix si on veut loger la souris (“ah bon, vous avez deja 4 dossiers? Et solides?” Mais comment font les gens?).
Non.
Le Gravier aimerait bien demain encore parcourir la ville embouteillée sous la pluie en scooteur.
Il ne peut plus. On lui a volé le Poney Express.
Oui, des demeurés lui ont piqué l’antique épave rouillée et cabossée de partout qui était son scooteur. Des imbéciles qui regretteront certes quand ils réaliseront l’absence absolue de valeur marchande de ce vieux PX, qui avait pourtant survécu (en en conservant les cicatrices) à une pirouette, un vol latéral sur périphérique, un choc direct dans le train arrière d’une voiture, et quelques glissades… J’espère que ce sera leur seul regret, car ils regretteront d’autant plus de croiser mon chemin si cela leur arrivait.
Le Gravier est à pied. Et il n’est pas content.
(ce n’est pas simplement que je deteste le métro. Mais surtout, j’habite à 12min à pied de ce foutu métro!)