Et le Gravier entame une deuxième semaine père-fils, au grand dam de la ChaTigresse qui regrette d’abandonner son bébé aussi longtemps.
Les jours se suivent, et une petite routine s’installe, que Sasha voudrait bien apprécier, si ce n’était la chaleur lourde qui s’abat si souvent sur la ville et le fatigue un peu.
C’est le plus souvent une grasse matinée qui s’achève vers les 10h30 pour M. Sasha du Museau de la Sourisdanseuse, tandis M. Gravier est déjà à pied d’oeuvre depuis 9h, afin d’assurer le secrétariat particulier de M. du Museau et répondre au volumineux courrier électronique que Sa Souritesse reçoit de son fan-club (via son adresse, qu’Elle donne volontiers aux petites gens, afin de leur permettre d’établir un contact privilégié: [sasha at lasourisdanse dot com].)
11h et c’est l’heure de la première collation, qui est en général servie dans le Drawing Room, un revigorant mélange de poudre lactée et d’eau d’Evian.
En général, ce petit cordial est malheureusement suivi d’un grave accident toxico-chimique, qui nécessite l’intervention d’une équipe spécialisée dans le contrôle et la circonscription de catastrophes niveau Seveso 7.
Mais, vite oublié, ce petit incident est alors le prétexte pour une baignade festive, dans une eau à 37°, dans la piscine privée de Sa Souritesse. Ce n’est alors qu’éclaboussures et éclats de rires tandis que Sa Souritesse, qui est malicieuse et prompte à la farce, gigote et met de l’eau partout, même sur le surveillant de baignade, ça, lors, quelle franche rigolade!
Vient l’heure d’une première sieste; à moins que, particulièrement en forme, M. du Museau ne décide de visiter ses domaines.
Un grand parcours des terres de Belle Fon (voir fig. VIIb) , souvent effectué à dos de Gravier, lui permet de s’assurer que les choses sont en ordre, et que l’Etoile Bleue brille toujours.
(Fig. VIIb:
Plan cartographique des Domaines,
levé par Lord SashaStone et son Expédition -X VI MMIII-)
Cette inspection s’achève souvent dans le parc, où ont été aménagées nombre de petites attractions et distractions fort ingénieuses pour l’agrément de Sa Souritesse. Citons par exemple les klunguelingueklungues, ou l’éléphant violet volant , ou encore cet amusant jeu de miroir qui Lui permet de contempler Ses petites mains.
Une sieste, dans sa chambre privée, souvent s’avère indispensable après tant d’activités.
Cela permet au secrétaire particulier de Sa Souritesse Sublissime de glander sur internet, fumer quelque cigarette (avec la fenêtre grande ouverte et la porte fermée), vire se raser et même repasser une chemise (L’emploi du temps de m. Gravier, Secretaire Particulier attaché au Souritage Chorégraphique, est assez dense, et c’est à peine s’il parvient à mener ses activités propres parfois).
Le début d’après midi est l’occasion d’un petit rituel amusant.
Il consiste à aller séduire de son regard gris sombre la boulangère et la tabacconiste.
Bien calé sur la hanche de son père, M. du Museau descend la route de Belle Fon jusqu’à la station du réseau Metropolitain dite “de la Poissonnière”, pour nonchalamment faire acheter ses baguettes bien blanches et ses cigarettes au tabac de Virginie par son secrétaire particulier, M. Gravier, tandis que, feignant l’indifférence, Sa Souritesse posera un regard léger sur les gentilles vendeuses, qui sont déjà follement éprises.
L’après midi passe fort vite, et son Secretaire a à peine le temps d’expedier quelques menues affaires, qu’il est l’heure d’un nouveau repas, vers les 15h.
C’est une période plus calme qui s’ensuit, Sa Souritesse souvent ressentant le besoin d’un repos tranquille, tandis que tournent de petites souris amusantes au dessus de son lit d’enfant.
C’est aussi le moment où l’on s’interroge dans les cuisines, savoir si le Museau tiendra jusqu’au retour triomphal de la ChaTigresse et son lait magique, ou s’il faudra une nouvelle fois se nourrir en chimique.
Pendant ce temps, Sa Souritesse entretient de profondes conversations avec divers rongeurs, et même une famille de Koalas d’Australie.