“Souriesques”, “souriesques”… De la Souris, quoi. On n’est pas obligé d’inventer des barbarités.

Et pour venir tous les jours lire les aventures de la Souris, encore faudrait-il que tous les jours la Souris aie des Aventures. Ce n’est pas avec du teasing sur des prétendus photos inédites qu’on va faire péter l’audimat et le click-through.

J’entends qu’une pirouette à gauche et un demi-tour latéral en tendant les orteils contre le ventre de la Mère Souris, c’est tout de même plus calme que le voyage de Nils Holgersson avec les oies sauvages…

Comment arrivera-t-on à exciter la curiosité des foules avec les relations semi-quotidiennes des galipettes placentaires d’un rongeur de 20cm?

Moi, je propose qu’on fasse appel à une équipe de script-writers d’Hollywood, qui viennent nous pimenter un peu tout ça, avec…

…des rebondissements (“oups, Maman descend un escalier?”)

…du suspense (“Maman va-t-elle rater son avion pour aller plaider à Marseille parce que je lui ai donné mal au coeur?”… “Vais-je sucer mon pouce ou mon index?”… “Arrivera-t-elle à franchir le grand Embouteillage en dépit de sa migraine?”)

…des instants dramatiques (-“Arrête de bouger tout le temps, écoute ta mère” -“Ma Mère?” -“Eh oui, ma Souris, je suis ta mère!” -“Non, ma Maman elle est partie quand j’étais tout petit” -“Arrête de dire n’importe quoi et de donner des coups de pied contre mon foie”)

…du sexe (…Peut-être pas nécessaire, en fait; en tout cas, en ce qui concerne la Souris, le momentum initial a été donné.)

…des paysages à couper le souffle (“Alors là c’est les gorges du Verdon, mais j’ai pas bien pris la photo parce que Maman a refermé son pull et de toute façon je vois rien à travers son nombril”)

…des cascades bluffantes (“Salto arrière et retournement dans 8dm3”)

…des dialogues émouvants (“La Souris, tu m’entends? Ici ton Papa!” “Arrête de crier contre le ventre de Maman avec ta grosse voix, Monsieur, ça fait des vibrations extremement désagréables.”)

Avec tout ça on a peut-être une chance de glâner une audience régulière et de pouvoir vendre nos pages aux annonceurs, histoire de financer les tétines et les couches. (Et la nourrice pendant notre voyage aux îles Moustique)

Ou peut-être se contentera-t-on de poster ici des petites notes, des instantanés, des relations parcellaires de la venue envahissante mais tellement émouvante, d’une petite souris dans notre vie…

Et ceux que ça interesse en seront touchés et le partageront ainsi avec nous.

En attendant, la Mère Souris continue de balader une grippe en milieu juridique, le ciel de Paris est gris et froid, et le père Souris fricote avec les papiers de dossiers d’appartement.

Demain, notre couple de stars s’en va dans le midi, y pêcher un peu de soleil si par hasard il y a des restes de beau temps là-bas.

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